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Connu pour ses courts métrages d’animation d’une grande force poétique ainsi que pour sa vision sur la société de l’après apartheid, l’artiste sud-africain William Kentridge (1955) s’est ici inspiré du roman d’Italo Svevo La conscience de Zeno (1923). Kentridge s’attache au personnage principal dont les peurs et les tourments intérieurs reflètent la violence sociale et la brutalité de la première guerre mondiale. À travers Zeno, l’artiste poursuit sa réflexion sur l’évolution des notions d’histoire et d’appartenance ainsi que sur la manière dont nos identités se définissent au rythme des transformations socio-politiques. Contrairement au cinéma d’animation traditionnel qui recourt à des milliers de dessins, Kentridge compose à partir d’une petite série de dessins successivement effacés, redessinés et photographiés tout au long des étapes de réalisation, qu’il mêle ensuite à des papiers découpés et des images d’archives. Cette technique qui lui est propre, illustre ainsi parfaitement le processus de la mémoire qui efface, altère et fait surgir de multiples images.