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Victor Man

Victor Man

Mis en scène avec une grande précision, les peintures et les assemblages de l’artiste roumain Victor Man se caractérisent par des atmosphères sombres, empreintes de mélancolie, dans lesquelles des préoccupations sous-jacentes liées à l’identité personnelle, à la mémoire collective ou au sacré se mêlent à des aspects violents, mystiques ou érotiques.

Se dégagent des œuvres de Victor Man, prises isolément ou dans leur ensemble, des bribes d’histoires inachevées, susceptibles de susciter chez le spectateur des associations libres et une certaine désorientation : « J’évite de donner un statut définitif à mes œuvres. J’aime l’idée de pénétrer doucement les choses et de conserver une certaine distance. Si les choses deviennent trop explicites, j’ajoute un autre élément qui en perturbe la cohérence », affirme ainsi l’artiste.

© Photo : Andrés Lejona

Cette ambiguïté prend naissance en premier lieu dans les relations qu’entretient Victor Man avec les images servant de points de départ à ses œuvres. Détachées de leur contexte, celles-ci se voient « vidées » de leur sens initial pour acquérir d’autres niveaux de signification, plus souterrains : « J’utilise souvent des images ayant dans les médias une signification bien précise. Les vider de leur sens signifie que je ne les utilise pas pour leur ‘valeur’, mais pour leur potentiel représentatif, afin de leur conférer un autre sens », précise-t-il. L’artiste décrit ainsi ses expositions comme des « zones de turbulences », où chaque œuvre se voit remise en jeu par les œuvres qui l’entourent. Se mêlent dans l’exposition au Mudam des références liées aux champs des médias, de l’histoire de l’art, de la culture populaire, de la littérature, composant ensemble un réseau de citations. Le peintre du Quattrocento Sassetta y côtoie le photographe français Pierre Molinier (Shaman, 2008), les poètes W. B. Yeats (Wandering Aengus, 2008) et Robert Creeley (Untitled (from, If Mind Were All There Was), 2009), Samuel Beckett (Untitled (Memorable Equinox), 2009), le cinéaste underground américain Kenneth Anger (Rabbit’s Moon (after K.A.), 2009) ou l’auteur autrichien Leopold von Sacher-Masoch, dont le récit Basil Hymen a pu être qualifié de « robinsonnade des Carpates ». À l’instar de l’œuvre en néon Untitled (2012), qui reprend un dessin du héros national roumain Michel le Brave (1558-1601) tel qu’il fut esquissé par l’artiste à l’âge de 10 ans, certaines œuvres sont également empreintes d’une dimension autobiographique.

Crédits

Commissaire:
  • Christophe Gallois