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Mac Adams Fury, 1976
Mac Adams

Mac Adams

Mac Adams évoquait, dans un texte récent, le pari que fit un jour l’auteur américain Ernest Hemingway avec quelques amis écrivains, affirmant qu’il pouvait composer une histoire avec seulement six mots. Il écrivit : « À vendre. Chaussures bébé. Jamais portées. », et rafla la mise. L’œuvre entière de Mac Adams semble prolonger ce pari.

Mac Adams The Third Swan, 2009
© Mac Adams

Les photographies et installations de Mac Adams abordent la question de la narration avec une économie de moyens similaire à celle évoquée par Hemingway, explorant le potentiel fictionnel pouvant émerger de la juxtaposition de quelques images ou objets : « Comment peut-on raconter une histoire en n’utilisant pas plus de deux ou trois images, ou une situation utilisant le moins d’objets possibles ? », interroge l’artiste.

Parce que la complexité des relations entre les éléments de la narration - personnages, faits, lieux, objets... - constitue dans le genre noir, plus que dans tout autre univers fictionnel, le nœud même de la narration, celui-ci s’est imposé à Mac Adams, dès ses premières photographies, comme un champ d’investigation de prédilection. Ses œuvres, souvent organisées en séquence de deux ou trois images, nous donnent à voir des bribes narratives desquelles l’action principale est toujours absente, reléguée dans l’espace entre les images, dans l’ellipse temporelle, ou le hors-champ. Mac Adams définit cette approche sous le terme de « vide narratif ». L’image devient un réseau d’indices que le spectateur est invité à parcourir sur le mode de l’enquête, mettant à jour les mécanismes et les ressorts de l’intrigue elle-même en même temps qu’elle en propose une lecture ouverte.

S’il est avant tout connu pour ses clichés, Mac Adams réalise également, depuis le début de sa carrière, des installations dans lesquelles la photographie occupe tout de même une place centrale. L’exposition au Mudam met l’accent sur cet aspect de son oeuvre en présentant, en parallèle à une sélection de prises de vues des années 1970 à nos jours, trois installations.

Pensées comme des environnements fictifs développés autour de scènes de crime, Passenger et The Bathroom sont les reconstitutions de deux installations initialement créées en 1978. Une troisième installation - imaginée spécialement par Mac Adams pour le pavillon du musée - se présente sous la forme d’une constellation d’images disposées sur des tables, associant images d’archive et photographies de l’artiste.