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Glenn Ligon: Some Changes

Glenn Ligon

Toute migration implique un partage, mais aussi une confrontation, une adaptation et une résistance. Le travail de l’artiste américain Glenn Ligon explore des notions comme la construction de l’identité de l’individu, ou encore les appartenances de celui-ci - qu’elles soient sociales, politiques ou sexuelles - et ce dans un pays né de l’immigration. Ses recherches, tout comme cette première exposition monographique de l’artiste en Europe, portent sur la différence et la personnalité, mais toujours au sein de « la famille des hommes ». Le langage, fondement et facteur de consolidation de toute communauté et de ses moyens d’échanges, est prééminent dans cette œuvre protéiforme qui trouve un écho pertinent dans une société composite comme celle du Luxembourg.

Curated by Wayne Baerwaldt and Thelma Golden.
The exhibition Glenn Ligon: Some Changes is organized by The Power Plant Contemporary Art Gallery at Harbourfront Centre, Toronto. With the generous support of The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, The Horace W. Goldsmith Foundation, Peter Norton Family Foundation, the Albert & Temmy Latner Family Foundation, Toby Devan Lewis and Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, Mudam Luxembourg. Additional support is provided by Hal Jackman Foundation, Judy Schulich, The Broad Art Foundation, Gregory R. Miller, The Drake Hotel, The Linda Pace Foundation and Dr. Kenneth Montague.

Ce projet est réalisé dans le cadre de Luxembourg et Grande Région, Capitale européenne de la Culture 2007, sous le Haut Patronage de Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande-Duchesse.
Le Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean est soutenu par le Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Luxembourg.


« Au premier plan d’une génération d’artistes de la fin des années 80 et du début des années 90, Glenn Ligon doit sa renommée à des peintures et à des phototextes conceptuels qui explorent la problématique esthétique, sociale, linguistique et politique de la race, du sexe et de la sexualité. La pratique de Ligon, qui puise à des sources aussi variées que des textes littéraires de James Baldwin et des sketches du comique Richard Pryor, comprend la peinture, la gravure, la sculpture, l’installation et la vidéo. L’exposition itinérante Glenn Ligon : Some Changes trace l’évolution de sa démarche artistique au cours des dix-sept dernières années et explore la notion de « révision » qui, chez Ligon, se traduit par une modification et une superposition de sujets et thèmes antérieurs aboutissant à un corpus d’œuvres inédites.
L’œuvre de Ligon est une méditation soutenue sur la citation, l’omniprésence du passé et la représentation de soi par rapport à la culture et à l’histoire. La peinture est pour Ligon un outil privilégié en matière du commerce des idées, notamment celles influencées par l’esthétique moderniste et par les incohérences inhérentes à la compréhension de la perception qu’ont la société et les médias de la politique du corps noir. Les fragments historiques que l’artiste s’approprie font l’objet de transferts itératifs et poignants entre des médiums différents, mais se retrouvent invariablement reconstitués et retransformés dans sa peinture. Il ne fait aucun doute que l’élaboration d’une réflexion sur la création artistique est au cœur de la démarche de Ligon, à la fois comme assises conceptuelles de son art et comme critique de la société dans laquelle nous vivons. La peinture n’est que l’une de ses « pierres de touche » avérées. Chez Ligon, le choix d’un médium repose entièrement sur sa capacité à extraire la résonance de ses sujets et de ses matériaux.
Glenn Ligon : Some Changes offre une occasion rare d’apprécier un important corpus d’œuvres datant de 1988 à nos jours, y compris Untitled (I Am A Man), Runaways (Fugitifs, 1993), la série de tableaux de Richard Pryor (1993-2004), Annotations(2003), un projet Internet primé, et l’installation The Orange and Blue Feelings(les impressions orange et bleue, 2003). L’exposition comprend également une nouvelle série de dessins issus de l’appropriation ludique d’albums à colorier afro-américains des années 1960. Si toutes les œuvres jouent un rôle important dans le travail de Ligon, certains de ses tableaux les plus connus permettent de s’interroger sur l’importance de la peinture par rapport à ses réalisations dans d’autres médiums.
Chacun des tableaux est extrêmement complexe, par la forme, les matériaux et le sujet, et collectivement, en tant que composante d’une œuvre en cours.
Le processus « révisionnel » de Ligon enrichit l’œuvre et favorise une méditation dynamique. Il s’agit d’un processus de création délibérément tortueux dont les formes et les sujets se replient sur eux-mêmes, réactualisés et redynamisés. C’est également un processus autoréférentiel qui met à contribution toute une gamme de formes – images en mouvement, installations, photos trouvées, reports photographiques grand format et autres médiums et techniques. Chaque incursion dans un autre médium déclenche une réaction dans la peinture de Ligon – rappel troublant que la peinture moderniste peut demeurer ouverte et réceptive à de nouvelles informations sans renoncer à son double idéal d’universalité et d’intemporalité. »

Wayne Baerwaldt.