En 1909 le sculpteur Alexander Archipenko (Kiew 1887-1964 New York) s´installe à Paris et devient partie intégrante du monde artistique de la capitale. S´alignant sur les autres sculpteurs de sa génération, le jeune Ukrainien prête un intérêt particulier aux œuvres des civilisations extra-européennes dont il a pu en admirer un grand nombre au Louvre ainsi que dans diverses collections ethnologiques de la métropole parisienne. Par ailleurs sa création artistique dénote les influences des expérimentations formelles auxquelles se livraient les cubistes à Paris au début du siècle. Alors que dans ses œuvres précoces il octroie au corps de la figure des proportions imposantes et compactes, à partir de 1912 il mettra davantage en cause des formes allongées et expressives dans l’architectonique des membres. En outre le recours à des motifs suggérant le mouvement lui a permis de défier sans cesse les règles codifiant le statisme. Archipenko a fait preuve d´une radicalité jusqu´alors inconnue dans la manière dont il a introduit les formes concaves et les percées au sein du volume plastique et par là même placé le matériau et l´espace dans un nouveau dialogue.

Kathrin Elvers-Švamberk est Directrice adjointe du Saarlandmuseum depuis 2013. Après ses études d’histoire de l’art, d’archéologie classique et de germanistique, elle obtient un doctorat. Sa thèse est consacrée à l’œuvre de l’artiste Édouard Manet. Après avoir travaillé à la Staatsgalerie Stuttgart et dans le monde de l’art contemporain à Cologne, elle débute sa carrière au sein de la Fondation du Patrimoine Culturel Sarrois en 2004 en tant que chercheuse avant de devenir responsable des collections de la Moderne Galerie. Ses domaines de recherche sont l’art moderne et contemporain. En tant que commissaire d’exposition, elle conçoit et organise plusieurs expositions axées sur la sculpture, la peinture et les arts graphiques, entre autres consacrées à Mark Tobey, Paul Klee, Alexander Archipenko, Max Slevogt, Gerhard Hoehme et au groupe d’artistes BRÜCKE.