Thomas Scheibitz
Le tableau gp 35 (2003) de Thomas Scheibitz (1968, Radeberg) est animé d’aplats de couleurs et de formes abstraites. En s’approchant, on découvre que les contours des deux ronds, tout comme ceux du tableau, rendent lisible le processus de réalisation de l’œuvre. On discerne les couches superposées, les interventions au pinceau ou à la bombe, jusqu’aux traits du dessin prépara- toire. Les traces de coulures sur le bord gauche montrent que l’artiste a tourné le tableau, renversant son équilibre. Les premières couches aux teintes vives ont été recouvertes par des couleurs sourdes. Les éléments de cette peinture abstraite trouvent leur source dans les archives visuelles que Scheibitz réunit depuis des années. Les images qu’il accumule sont issues de journaux, de magazines, de bandes dessinées ou encore de films. Il les réinterprète, change les échelles et les cadrages, les simplifie jusqu’à ce qu’on ne perçoive plus l’allusion à la référence initiale, cherchant la frontière entre l’abstraction et la figuration.