Marine Hugonnier
Construit autour des notions « d’instant » et « d’interlude », le travail de Marine Hugonnier (1969) appréhende de manière intuitive la complexité du réel et ses ressources émotionnelles. À propos d'Impact, Marine Hugonnier, en conversation avec Florence Durieux, évoque l’instant T, « où la réalité est toujours une charge émotive ». L’hyperréalisme, précise-elle, est « toujours chargé d’une ambiguïté curieuse car la réalité paraît soudain aussi familière qu’étrange. Le mélange des genres que sont le documentaire et la fiction provoque ce type de décalage ».
À l'occasion d’une campagne de prévention routière d’une municipalité française, l’artiste a profité d’une simulation d’accident de voiture pour filmer les réactions des personnes présentes sur les lieux qui ignoraient cependant qu’elles assistaient à une mise en scène. Ainsi, l’oeuvre mêle le vrai au faux, elle contient sa part de réel et sa part de fiction. Le film est monté de sorte qu’une reconstitution mentale de l’événement est nécessaire. Les noirs entre les plans sont autant d’interludes qui permettent de faire des liens, un espace de subjectivité, une porte d’entrée dans « l’instant T ».