Joël Tettamanti
Le photographe suisse Joël Tettamanti (1977, Efok, Cameroun), qui a passé son enfance en Afrique, parcourt aujourd’hui inlassablement le monde dans ses recoins les plus secrets. Il se laisse intentionnellement guider par le hasard et les rencontres imprévisibles, il se détourne sciemment des guides de voyage pour éviter que des informations superflues ne viennent parasiter son regard. Ces photographies,toujours conçues en séries sont des reportages sur des endroits et des ambiances. Il les compose soigneusement, presque à la manière des maîtres anciens, avec un appareil grand format, un trépied et des temps de pose longs. Si les scènes de Tettamanti sont souvent désertes, son regard s’attarde en revanche sur des milieux de vie. Sa série Lux, réalisée en 2005 pour l’inauguration du Mudam et dont un tiers se trouve au musée, jette un regard apparemment objectif sur divers lieux du grand-duché qui témoignent plus du passé que d’un présent. Seul le choix de ses sujets laisse percer une note éventuellement critique et nostalgique, évoquant laconiquement le passé industriel tout en pointant les paysages dévastés par la désindustrialisation, ou encore des espaces naturels et urbains domestiqués pour l’automobile. « Aucun lieu ne me rebute. Pas même quand je photographie une centrale nucléaire. Je trouve toujours quelque chose d’intéressant dans ces endroits, peut-être d’irréel. » (Joël Tettamanti)