Harald Klingelhöller
Harald Klingelhöller (1954) utilise les lettres, les mots et les phrases comme des éléments sculpturaux, employant des matériaux qui vont du papier à l’acier en passant par le carton ou le plâtre. Les titres de ses œuvres et les mots qu’il utilise dans ses sculptures sont issus de contextes variés : articles de presse, vers de poèmes, vocabulaire emprunté à la médecine, extraits de textes légaux ou juridiques. Klingelhöller se définit comme « un flâneur dans le langage », et les mots avec lesquels il travaille sont choisis pour leur « capacité à transposer le spectateur dans un espace différent ». Ses sculptures peuvent être comprises comme la transposition dans l’espace de différentes caractéristiques du langage, parmi lesquelles l’usage de la métaphore, l’intonation ou la prononciation. Un exemple de ce processus pourrait être l’application qu’il fait de la répétition : « La répétition est nécessaire, tout comme la variation. Il n’y a pas de mot original, pourquoi se concentrerait-on sur le concept d’originalité ? »
Les deux oeuvres de la Collection Mudam s’intéressent à la déconstruction du langage. Les éléments qui composent 38 Teile in Form von 19 Zeichen für Tisch et 25 Buchstaben der Worte „Einmal im Leben” (38 pièces en forme de 19 signes pour table et 25 lettres des mots „une fois dans la vie”) (1981) rappellent la forme de caractères alphabétiques et peuvent être réagencés à chaque présentation de l’œuvre.