Bert Theis
Loin de se cantonner à l’exploration d’un médium déterminé, la pratique artistique de Bert Theis (1952, Luxembourg – 2016, Heffingen) est ouverte et se caractérise avant tout par l’attention portée au contexte dans lequel elle s’inscrit. Le projet Drifters (2005) remonte à la période de préfiguration du Mudam. Le bâtiment est alors en cours de finition et l’invitation est lancée aux artistes, créateurs et designers pour repenser certains espaces et usages du musée. Souhaitant offrir un contrepoint mobile et évolutif au programme architectural conçu par I. M. Pei, Bert Theis entame une recherche sur un système modulable de bancs pour les visiteurs. Il conçoit ainsi un ensemble de 24 structures de tailles variées.
Composées de lattes de bois peint en blanc, elles reprennent le vocabulaire formel propre à l’artiste qui les a imaginées telles des plaques de glace fractionnées. Les formes géométriques – losange, trapèze, parallélépipède – ont été inspirées par la configuration du bâtiment et de ses salles. Une des multiples façons de les assembler permet, par exemple, d’évoquer en volume le plan en pointe de flèche caractéristique du musée. Offrant une grande liberté dans la manière de les disposer dans l’espace, ces éléments acquièrent une réelle autonomie par rapport à l’architecture, et la composition pensée pour le Grand Hall permet de mettre en valeur leur qualité sculpturale.